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Speeches

L’AMBASSADEUR RAYMOND VALCIN D'HAÏTI
SÉANCE EXTRAORDINAIRE DU CONSEIL PERMANENT

4 septembre 2002 - Washington, DC


Monsieur le Président,

Permettez-moi en tout premier lieu d’exprimer au nom du Gouvernement de la République d’Haïti les plus chaleureuses félicitations et les sincères remerciements à toutes les délégations qui ont fourni une inestimable contribution permettant d’arriver au terme de la Mission qui avait été confiée au Groupe de Travail ad hoc.

En vérité, il s’agit d’une œuvre collective à laquelle ont été étroitement associés tous les pays membres de même que le Secrétariat de l’Organisation. Je voudrais donc exprimer les félicitations et remerciements à l’Ambassadeur Paul Durand et à la Représentante Permanente Adjointe, Mme Catherine Vezina, du Canada, qui ont assumé avec un doigté remarquable et un sens de l’humour invariable la présidence des sessions du Groupe de Travail ad hoc.

Des remerciements également à l’Ambassadeur Sonia Johnny de la Délégation de Sainte Lucie pour la passion contagieuse et pourtant équilibrée qu’elle a manifestée dans les efforts déployés en vue d’arriver à un consensus. Des remerciements aussi à l’Ambassadeur Peter DeShazo, à Madame Carol Fuller de la Délégation des Etats-Unis pour leur sens achevé et redoutable de professionnalisme, et leur attachement sans faille à la défense des points de vue et de l’intérêt de leur Gouvernement.

A l’Ambassadeur Pecly Moreira pour le dévouement sans limite qui caractérise sa volonté vigoureuse de promouvoir la normalisation de la coopération financière internationale avec le Gouvernement d’Haïti. A toutes les délégations de l’ALADI notre plus profonde gratitude.

A l’Ambassadeur Luis Guardia Mora du Costa Rica, dont l’humilité proverbiale n’a d’égale que son infinie compassion à l’endroit du peuple haïtien en faveur duquel les pays du GRUCA qu’il représente n’ont cessé de clamer et réclamer l’interruption du blocage des fonds internationaux destinés à Haïti. A tous les pays du GRUCA, à la République Dominicaine et au Bélize, un fraternel merci.

A l’Ambassadeur Ishamel de la Guyane , Représentant la CARICOM pour la profondeur de sa générosité et l’exemplarité de son leadership. L’expérience au sein du Groupe de Travail en sa compagnie m’a enrichi considérablement et m’a rendu davantage heureux et fier de l’appartenance de mon pays au groupe régional dont il coordonne actuellement le CAUCUS des Ambassadeurs à Washington. Merci ODEEN et à vous, tous, collègues de la CARICOM.

Comment oublier la disponibilité constante du Secrétariat à assister le fonctionnement du Groupe de Travail ad hoc? L’Ambassadeur Einaudi, Madame Honoré, et toute l’équipe du Secrétariat ont manifesté une présence continue en dehors de la scène et ont été un facteur fondamental du succès de nos travaux.

Monsieur le Président,

Le Projet de Résolution co-parrainé par les délégations de la CARICOM a subi de nombreux amendements et modifications. Toutefois l’acceptation de ces changements par notre délégation reflète fondamentalement notre conviction quant à la nécessité d’afficher flexibilité et tolérance, ce dans le respect réciproque de l’expression des points de vue dont la diversité et même le caractère divergent peuvent constituer une source d’enrichissement pour les valeurs et le système démocratiques.

Les nombreux amendements et modifications n’ont pas altéré la signification profonde qui est inhérente à la décision de présenter ce projet ce matin devant le Conseil. Permettez-moi d’en souligner les trois aspects fondamentaux:

1) Le Projet de Résolution est basé sur l’impératif incontournable de la normalisation qui pour le Gouvernement ne doit pas être assujettie à la signature du Projet d’Accord Initial. Après les efforts considérables de l’OEA qui a dépêché en Haïti plus d’une vingtaine de missions qui se sont avérées non concluantes, il était indispensable de procéder à un changement d’approche : d’où l’emphase mise sur la tenue des élections au cours de l’année 2003 pour éviter une dimension additionnelle de la crise avec la situation de vide institutionnel qui pourrait découler de l’échéance du mandat des parlementaires et des élus locaux au niveau des collectivités territoriales. Ces préoccupations sont reflétées dans les paragraphes 6-7

2) En deuxième lieu la Résolution dans un souci d’équilibre met l’accent sur l’urgence d’arriver à une normalisation des relations entre la Communauté Internationale et le Gouvernement d’Hati, pour alléger les souffrances indicibles du peuple haïtien exposé à une situation de catastrophe humanitaire d’une part, et habiliter le Gouvernement haïtien à opérer les nécessaires réformes qu’il a pris l’engagement de réaliser au titre des obligations qui lui sont imparties par les dispositions de certaines résolutions auxquelles il a souscrit, d’autre part. Tel est le sens du paragraphe 11.

3) En troisième lieu, la Résolution accorde une importance considérable au renouvellement du mandat du Secrétaire Général et à la consolidation de la présence de l’OEA en Haïti. Dans cette ligne, la Résolution recommande que la Mission Spéciale soit renforcée pour l’habiliter à mieux assurer sa fonction d’accompagnement technique et en même temps son rôle de Dispositif de surveillance de la mise en œuvre des engagements consentis par les principaux acteurs intervenant dans le dossier Haïti. C’est dans cette ligne que se situent les paragraphes 12-13.

Il s’agit donc d’un Projet de Résolution équilibré et bien inspiré que j’ai l’insigne honneur et le plus grand plaisir de soumettre au Conseil Permanent au nom du Gouvernement de la République d’Haïti avec le co-parrainage des délégations des nations sœurs de la CARICOM, mais aussi le co-parrainage de l’ALADI, des Etats-Unis et du Panama.

Je vous remercie.