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Speeches

MR. DEREK WALCOTT, NOBEL LITERATURE LAUREATE
ADDRESS BY MR. DEREK WALCOTT SPEAKING ON “AN INTEGRATED AMERICAS: A CARIBBEAN VIEW” AT THE FOURTH LECTURE OF THE LECTURE SERIES OF THE AMERICAS. TRADUCTION FRANÇAIS FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ SAN MARTÍN DE PORRES.

12 avril 2005 - Washington, DC


Et bien naturellement, c’est un énorme honneur me retrouver ici
comme invité à ce cycle de conférences.
J’ai essayé de m'exprimer en prose, ce qui est pour moi un tourment
Je ne suis pas un penseur logique, je ne suis pas un bon penseur.
Heureusement je suis un poète, c’est-à-dire que, en tant que poète, je pourrais commencer une phrase pour dire une chose et d’ici à ce que j’apparaisse à la fin de cette phrase je me serais déjà contredit.
Mais ça c’est une chose que Gould Whitman, grand poète américain a dit : est-ce que je me contredis très bien ? Et bien je me contredis.

Pour pouvoir ce contredire devant une salle composé d’ambassadeurs et de représentants d’États c’est absolument la terreur et puis en même temps ce n’est pas exactement la terreur parce que vous êtes aussi des êtres humains, c’est évident, ce qui veut dire par-là que, au cœur même de la responsabilité d’ambassadeurs ou de diplomates il y a la conscience,
et j’ai pensé que si j’allais devoir faire quelque chose de ce type, peut être ce que je devrais choisir, non pas de la prose où j’aurais pu dire des choses prévisibles, parlant du grand avenir radieux qui nous attend tous ou de l ‘avenir radieux qui ne nous attend pas à tous, il y a que deux versions possibles de cette affaire,
et viser le milieu peut-être…

Alors ce que je fais, à plus de cent personnes ou de milliers de personnes, c’est un poème et je suis heureux de pouvoir le faire parce que les poètes du vingtième siècle ne sont pas souvent encouragés de dire quoi que ce soit, surtout en vers, sur quoi que ce soit.
Et cependant ce que nous devons faire dans le monde, ce que nous devons faire avec la conscience, avec la responsabilité, nous devons le faire aussi avec la traîtrise que nous affligeons nous même, parfois contre nous même.

L’horreur, les horreurs que l’on a vécu au vingtième siècle, nous semble que c’est perpétué au vingt et unième siècle, et, cet auguste organisme ici s’inquiète de ces horreurs. Horreurs, certaines étant inimaginables, d’autres étant répétées, alors mon devoir n’est de rien faire d’autre que faire ce que fait un poète dans cette société. Un poète à écrit une fois que tout ce que peut faire un poète c’est d’avertir.

Alors je ne suis pas là pour être prophétique et cependant dans une autre société, un poète d’honneur comme celui là aura peut-être été naturel car un poète s’adresse à des ambassadeurs, des sénateurs, des autres politiques dans une autre civilisation. Dans notre civilisation la voix du poète est muet ou confinée à des magazines périodiques ou à une conférence de temps en temps. Ce que je vais vous lire par conséquent c’est tout à fait ordinaire et sans en faire un séminaire littéraire, je vais vous dire à quoi ça ressemble, et pourquoi j’ai pensé qu’il serait bon que je vous la lise à cette occasion.

Il s’agit d’un homme, que je ne connais pas très bien, moi je ne suis pas un romancier, je ne sais pas qui est vraiment mon personnage, moi je suis auteur de théâtre, mais dans cette situation là, je ne sais pas vraiment de qui je parle, je ne suis pas certain que je sache qui il est. Tout ce que je sais, c’est que, il semble travailler pour l’UNESCO ou une de ces grosses organisations, il semble avoir été dans le monde universitaire, il a peut-être été dans une petite université en Angleterre, qui a beaucoup d’affection pour les poètes Jacobins qui ont suivi Shakespeare, et il participe à une transaction avec un pays du tiers monde. Il n’est pas malhonnête mais ce qu’il fait, est créer des remous dans le pays.

Permettez-moi de vous dire que pour moi ce poème particulier a été un grand défi à rêver parce que son modèle était celui d’une nouvelle de Graham Green ou de John Le Carré, un roman politique avec une fin négative, mais sa construction était un travail de fiction fait en vers, et ça c’était un défi pour moi.

La personne qui est au centre de cette affaire est affligée du désire de faire le bien, mais limitées par les circonstances, par les conflits, par certaines réalités, donc apparemment il passe un contrat avec un pays du tiers monde sur une histoire de tracteur, je ne sais pas, moi je ne sais pas, je mets l’oreille au mur, donc j’essaye d’être en position oblique, je ne participe pas directement à la situation, je ne fais que, écouter aux portes.

Mais au cas, quand j’ai écrit ça et que je continue à l’écrire, je me suis rendu compte que je m’ai lancé dans quelque chose d’énorme en tant que thème et que ce thème avait à voir avec l’horreur du vingtième siècle, l’holocauste, le fait que le vingtième siècle était le testament de la famine, de la maladie et de toutes ces choses fort joyeuses que vous devez confronter tous les jours dans vos bureaux.

Je me suis dit que l’homme au sujet duquel j’écrivais, était un homme, voyez, pas un héros, pas un grand intellectuel, et l’épigraphe que j’ai repris venait du livre des Révélations. Et j’ai découvert, cela que j’ai découvert ça m’a fait très mal, même je pourrais vous dire maintenant que ça me fait très mal parce que il y a la toute dernière ligne qui dit : messieurs ne faites pas de mal à l’huile et au vin, fait très mal. Il me semble que ça dit « ne cache pas l’huile, ne cache pas le vin, ne fais pas mal à l’huile, ne fais pas mal au vin. » Cet avertissement est un avertissement à chacun d’entre nous et notamment, je l’espère, à ceux qui commencent à toucher au pouvoir, pas ceux qui sont déjà au pouvoir, mais ceux qui pénètrent dans l’ensemble du pouvoir. « Faites attention à ne pas faire mal à l’huile et au vin. » Le titre que j’ai pris, je l’ai changé du titre de Thomas Nasch sur les années de Peste à Londres, qui s’appelle « Le Malheureux Voyageur », mon titre c’est « Le Voyageur Heureux ».

Lorsque je regarde devant moi je vois le nom de tous vos pays, dont certains, que certains j’ai pu visiter, et le rôle de cette personne, de ce non-héros dans mon poème, c’est quelqu’un qui a accès aux voyages, qui peut se déplacer dans tous ces pays, qui peut aller à des conférences dans ces pays, qui peut aller autour des tables de discussion, être interviewé, faire des déclarations, mais qui a la chance de pouvoir toujours repartir et quitter ces pays qui souffrent, pour aussi bien qu’on peut visiter une famine comme Ambassadeur ou comme Délégué et puis continuer à manger ses trois repas, voir les malades, mais tout en sachant qu’il a un billet de retour chez lui, et ce billet de retour fait qu’il est un voyageur chanceux, à savoir que ce voyageur n’a pas besoin de souffrir ce dont il est témoin. Mais c’est ça ce que nous devons faire, nous devons partager cette souffrance au contraire, cette souffrance massive, ces catastrophes énormes, ces catastrophes qui sont tellement énormes que ne nous touchons même pas en privé. Certaines catastrophes sont tellement énormes qu’on n’arrive pas à les saisir et donc un chiffre ne va pas faire différence que nous souffrions ou non et cependant c’est ça la base de toutes ces organisations du vingtième siècle. Elles sont basées sur la compassion non pas sur l’économie, elles ne sont pas basées sur l’argent k, x ou y mais ce qu’un pays peut faire pour contribuer au bien-être du monde. Et mon personnage dans ce poème essaye de le faire mais il fait une erreur tragique, il essaye de passer trois actions avec un autre pays pour vendre des tracteurs, je ne sais pas quel a été son contrat mais il va être tué par l’ennemi de ce pays qu’il a aidé. C’est tout à fait normal.

Comme je vous ai dit la citation vient du livre des Révélations et le poème lorsqu’il a été écrit, a été dédié à Susanne Sontag qui est morte récemment.

« Et j’ai entendu une voix au milieu de la forêt qui disait : une mesure de blé pour un centime, trois mesures d’orge pour une monnaie et fait attention à ne pas faire mal à l’huile et au vin. » Alors ça sera un monologue où je suis probablement la personne dont il… , le sujet qui le décrit…, c’était l’hiver.

« Les clochers étaient congelés comme des bougies, la neige pourrissait au plafond de l’Europe, un homme compact à travers le canal dans un manteau gris, avec un point rouge pour l’extasie de l’assassin et ce cercueil lié à mon poignet, en forme copié à la Banque Mondiale auquel j’ai envoyé un seul mot : « pitié ».

Je ne me souviens si sur un banc froid ou de fenêtres squelettales, deux des messieurs de peau noire, devenue gris, avaient porté des manteaux. Ils parlaient dans un français bizarre, de cette rivière sombre qui pouvait récolter la récolte de l’hiver, et ne pouvons dépendre de vous pour avoir ce tracteur, je donnerais la parole. Et mon pays peut vous demander pourquoi vous faites ça en silence. Vous savez que si vous le trahissez, vous ne pourrez pas vous cacher de la fumée qui tirait ces pleurs sombres.
Donc, au départ, il passe une transaction, il a fait, il a passé un contrat obscur qui, à son avis, va profiter au pays, mais qui va en fait se retourner contre lui. Désappointé, à une fenêtre en Haïti, je me souviens de Greco contre la fenêtre de l’hôtel avec les mains écartées et une tête qui se concentrait les mains dans le fond. « Merci monsieur, merci et pitié » comme vous le savez « merci » peut vous leur dire « pitié » aussi en anglais.

La famine de la taille d’un champ de statistiques, avec un désert qui est une bouche en mouvement, et le rôle de cette terre où de millions d’âmes sont en train de divaguées la Somalie, sept cent cinquante mille, les squelettes vont périr sous le soleil. Toute la question des chiffres ou des nombres, que se soient des catastrophes ou des famines, des massacres, c’est une chose à laquelle on finit par s’habituer dans les journaux et on s’habitue parce qu’on peut rien faire, plus s’arrive plus on s’y habitue.

Alors maintenant, nous mesurons les catastrophes numériquement. Comme seulement cinquante mille personnes sont mortes au Pakistan, voilà le type de déclaration dont on a l’habitude, peut-être à cause de l’accès de la presse, non pas que nous n’ayons pas de cœur mais parce qu’on a l’habitude de ces chiffres. Ces chiffres commencent à faire partie de notre petit déjeuné de tous les matins.

On se réunit à Bristol pour ratifier l’accord. Des clochers comme des lances par un brouillard congelé, le cri des cloches blessées entourées de coton, un brouillard gris qui entoure les conspirateurs comme une enveloppe autour de son cœur, personne ne va regarder l’avion qui passe à travers les nuages en volant en première clase quand on a de la chance, comme un télescope à l’envers, en fait, on ne voit la tristesse individuelle comme s’il s’agissait que de petits nombres et ce qui touche ce monde le condense à zéro dans un nuage.
Il est rentré, il est rentré à Londres, des taxis comme des insectes noirs, nous sommes des cafards qui sont en train de faire des raides dans les placards des gouvernements, un manteau contournant les colonnes qui cherchent des taxis avec nos antennes, alors que d’autres se concentrent avec des cafards, nous sommes pleins d’optimisme mais quand les placards s’effondrent nous sommes les premiers à partir en tournant secrètement à Genève, Bonn, Washington ou Londres.

Sous les aéroplanes j’ai écouté et relu sa lettre en regardant la pluie qui défigurait son mascara ou à gauche on ne peut pas regarder la nation qui pleure et puis écoutez les phones : on vous payera à Bristol.

Alors on boit du thé froid, le téléphone étouffait par une tempête, je voudrais voir la langue du tigre, j’ai répété l’extase de la famine avant de savoir ce que j’allais faire pendant un moment, pendant quelques jours peut-être parce que, il va aller dans un pays où les gens meurent de faim. Il s’affame, il fait un régime pendant un petit bout de temps pour voir quelle est l’agonie de la famine et il espère que ceci va lui permettre de beaucoup mieux comprendre sa responsabilité.

J’ étais en train de répéter l’extase de la famine pour accomplir ma tâche et n’est ce pas la charité. J’ai trouvé que ma pitié recherchait désespérément à l’origine de l’histoire d’une commune en réseau près des lacs sacrés avec la première roue à eau, j’ai senti l’imagination dans les peaux bestiales qui recherchaient dans toutes les races une ingénuité commune. J’ai envisagé une Afrique noyée de projecteurs pour alchimiser les premiers champs de blé et d’orge alors que nous, les sauvages, nous mourrions notre mort pâle et que nous décorions nos tombes de la vulve séminale et cérémonial de la coche avec l’axe obsidienne, j’ai recherché le Sahara, ma charité a fertilisé ces hérédités. Quel était mon champ ? Fin du seizième siècle.
Il s’agissait d’un harpon noir où on retrouvait les anxiétés jacobines, le diable blanc, la fin qui arrivait en lutte, j’y adorais ma duchesse dont la flamme brûlait entre les cyprès et puis j’ai vu des enfants qui se lançaient sur la viande verte avec la férocité des rats. Je les ai appelés, j’ai pris le train pour Bristol.

Dans les sept estuaires, avec le salaire d’Iscariote payé pour mes péchés pour l’espionnage, je me suis dit peu importe du nombre des millions qui meurent, leurs âmes vont éclairer le monde avec une lumière glauque. Nous sommes partis au coucher du soleil, l’estuaire quitte l’Angleterre, l’Angleterre disparaît, les mouettes y volent même les bateaux sont attirés par leurs orbites, même la pitié a son champ magnétique, dans la cabine j’ouvre le whisky, une fois que j’ai dépassé l’Angleterre, l’Angleterre sera cet indigo très pâle.
Alors ils ont, vous avez tellement de chance, vous allez voir le monde. Et en fait, j’ai vu le monde, j’ai vu le monde, le monde qui éclabousse le hublot qui fausse la vision, et regardant cette mer j’ai vu très loin sur le sable, dans une genou friction pleureuse de la sauterelle….. l’odeur funéraire des lis blancs. Il est arrivé maintenant dans un endroit où ils se cachent quelque part aux Caraïbes.

Maintenant je suis arrivé où habitent les fantômes, je ne crains pas les fantômes, je crains les gens réelles, la septième bénédiction, de sole, de l’escargot, de corail noir qui passent par les tuyaux d’or des noix de coco. Sur la plage sale, il passe une lagune brune au-delà des prêtres pâles et mal rasés dans des églises en béton et passe à l’harmonium du deuil et aux cheminées enfumées où l’on cri, des visages noirs avec des sourires continus, également de la rosée sur le palmier, de la rosée sur les oreilles d’éléphants, par des crânes blancs, de l’herbe à éléphants.

La fiction impériale continue à chanter, le dimanche, les rigueurs du cœur de l’obscurité. Le cœur de l’obscurité ce n’est pas l’Afrique, le cœur de l’obscurité c’est un cœur de feu au centre blanc de l’holocauste, le cœur de l’obscurité c’est un gant en caoutchouc qui choisit à scalpel, c’est les chaussures des enfants devant les instruments, c’est l’instrument en nickel devant un autel blanc.
Jacob dans son dernier cadre m’a envoyé ces vers : « pensez à un Dieu qui ne perd pas son sommeil si les arbres pleurent et se mettent à … répondre des larmes, donc pleurer c’est une indifférence, je marque maintenant Ad Nominun après Dar Hau. La bonne apporte une lampe, ferme les rideaux, je reste dehors sous la véranda avec les étoiles, le petit déjeuné s’est congelé en dîner, il n’y a pas de mer qui soit aussi agitée que mon esprit.

Les promoteurs sont en train de mugir comme des baleines, la baleine du Christ, en fait, dans le sombre, les roseaux se lavent les mains de leur culpabilité et le lagon est empreint de tristesse. Le fantôme des mouches de sable se fait entendre, alors bien sur, il y a la fameuse déclaration de Nietzsche c’est que Dieu est mort, et puis est ce que Dieu est mort, et que se ne sont pas ses tours mais que ce sont des lampes modalitiques sulfureuses, c’est dans le cœur de l’obscurité de cette terre que des tribus retardataires veillent sur son corps et apportent des lampes sur son couche. La plupart des tribus de ces terres ne connaissent pas ce qu’a dit Nietzsche, ce que Dieu est mort, alors ils continuent à le louer. Il faut surtout ne pas les informer, comme les pouces, ceux qui ont faim essayent d’entourer l’arbre de la vie, si ceux qui ont faim s’attaquaient aux épaules et montaient vers cet arbre et bien ils saisiraient la justice, mais les coûts les empêchent et il reste des statistiques pour le livre des voyages,
c’est un paragraphe comme les fenêtres d’un train, partout où la terre montre, sentira que nous détournons pour lire, Rimbaud avait lu ça. Rimbaud le soir qui trempait ses poignets dans l’eau à côté des temples protégés par les dettes.

Ce n’est pas qu’un visage le plus important qu’un autre mais cet eau clair ne mourra pas, cette silhouette qui se mouille au dessus de la rivière sans fin jusqu’à ce que tout le soir nous reconnaissions ce secret tout à fait ordinaire. Cette rivière s’étale devant la plage et nous fermons les yeux et si, les palmiers sont secoués, … et retrouver mon sanctuaire. Il y avait deux jeunes hommes hier qui lui demandaient pourquoi, et ils disaient « non mais nous ne sommes pas pressés. » N’ayez aucune charité.

Une fourmi vint dévorer la Russie et nous soyons pas charitables. Ce globe brun, même s’il y a des océans qui ne sont pas charitables, il y aura quand même des ports, il y aura des horreurs telles que l’holocauste.

Aujourd’hui j’ai parlé avec le jeune homme qui se trouve à ma droite et je lui ai demandé sur, je lui ai posé des questions sur son optimisme et ses croyances, il m’a répondu quelque chose de très intéressant, ce n’est pas vraiment une consolation mais je crois que tout ce que je viens de lire évoque un rêve qui a été décrit par une grande femme qui disait qu’elle voyait tous les oiseaux du monde se réunir dans le ciel. Je ne sais pas ce qu’elle voulait dire exactement et en général je ne vole pas les rêves, mais celui là je me le suis approprié pour ce poème, il s’appelle La Saison du Fantôme Paix, et je crois que toutes les souffrances que j’ai décrit dans le poème antérieur seront un peu absoutes par ce prochain poème, parce que si, il y a une fin autant il y aura une réconciliation. Toutes les nations sont des oiseaux soulevés et cet immense filet qui altère tous ces dialectes, toutes ces langues qui se rassemblent, tout cela est soufflé, soulevé au-dessus des pins, on voit des ombres de vert, dans les rues on voit l’ombre d’une plante fragile au-dessus des villes.

Les oiseaux pleurent sans bruit, il n’y a plus d’aube, il n’y a plus de saison, il n’y a plus de temps, il y a que ce passage d’un fantôme, ce fantôme de lumière. Un homme ne peut voir en le regardant, ce qui se passe, ce que ces oiseaux traînent derrière eux, ils ne peuvent pas entendre, mais il y a ces pleures de la paix qui recouvrent le monde comme on recouvre la terre avec des plantes, et ces oiseaux tremblent de sommeil et personne n’entendait, ne comprenait les changements qui avaient occasionné ce vol d’oiseaux. Cette absence de son, cet immense envol d’oiseaux, mais c’était ce passage saisonnier, cet amour qui n’a pas de saison, quelque chose de plus important que la piété ou que la pitié et qui était plus élevée que nos voix qui s’élèvent, quelque chose de plus haut que des filets silencieux, et cette saison a duré un instant. Au moment du passage entre le crépuscule et la nuit, mais notre terre est telle qu’elle est aujourd’hui, elle a duré longtemps. Merci.