l'intervention de l'OEA dans ce domaine
consiste, entre autres choses, à : a) former les personnels
chargés de la prohibition des drogues, b) fournir les équipements
nécessaires à la lutte contre le trafic de stupéfiants et c)
aider les pays à appliquer des Programmes nationaux de lutte contre
la drogue.
Concernant les problèmes de sécurité, le
Secrétaire général adjoint a conclu que:
- Les efforts de l'OEA étaient soutenus,
- Les préoccupations devaient être ciblées,
- Les efforts actuels devraient s'intégrer dans des programmes
existants.
Il a précisé que l'OEA devait développer son
propre créneau en proposant des solutions à ces problèmes de
sécurité. La gestion en réseau, la coopération et les efforts
visant à garantir un financement international doivent par ailleurs
être poursuivis, eu égard aux ressources limitées dont dispose
l'OEA.
4. Présentations et interventions
M. George Alleyne, directeur de l'Organisation
panaméricaine de la santé (OPS) a soutenu qu'en matière de
sécurité, les questions de santé nationales étaient tout aussi
importantes que les influences externes. Il a ajouté que les taux de
fécondité, le nombre de naissances viables et l'espérance de vie
figuraient en bonne position par rapport aux statistiques de
l'hémisphère. En revanche, les chiffres du SIDA, parmi les plus
élevés dans le monde, enregistraient un dangereux décalage par
rapport à ceux de l'hémisphère.
Selon le directeur de l'OPS, la santé contribue de
façon importante à la croissance économique et constitue un
élément essentiel du capital humain et social. Il a précisé que le
coût de maintien des infrastructures de santé était plus élevé
pour les petits États, ce qui ne fait qu'accroître leur
vulnérabilité. M. Alleyne a insisté sur la coopération nécessaire
entre les États en matière de santé, afin de réduire cette
vulnérabilité, et sur le rôle actif de l'OPS dans ce domaine.
L'Ambassadeur Courtney Blackman, représentant
permanent de la Barbade, a abordé le thème de la vulnérabilité
financière des petits États insulaires. La tendance qu'ont les
économistes des Institutions financières internationales (IFI) à
considérer tous les marchés comme homogènes et à préconiser
l'application d'une théorie macroéconomique rigide pour résoudre
les problèmes des petits États est alarmante. L'Ambassadeur Blackman
a indiqué que les marchés financiers des petits États se
caractérisaient par un faible effectif d'acheteurs et de vendeurs, un
nombre limité de produits et des dispositions institutionnelles
insuffisantes, limitant leur capacité à absorber les chocs externes;
dès lors, ces marchés deviennent fragiles et ne peuvent ni honorer
leur dette extérieure, ni maîtriser l'inflation, résoudre les
difficultés de balance des paiements ou remédier aux dévaluations
monétaires. Ainsi, selon l'Ambassadeur:
- Une intégration régionale des marchés financiers serait
utile, mais pas très efficace;
- L'effacement de la dette de ces petits États serait d'un grand
secours;
- Les banques centrales de ces États devraient s'efforcer de
constituer un solide fonds de réserves étrangères d'échange,
afin de tempérer les fluctuations passagères des prix des
marchandises et les flux irréguliers de capitaux.
Professeur Tyrone Fergusson, de l'Université des
Antilles, a souligné la nécessité d'adopter une nouvelle approche
dans la gestion de ce nouvel environnement sécuritaire. Il a rappelé
les principales positions exprimées lors de l'Atelier sur «Le
renforcement de la capacité stratégique des États membres de la
Communauté des Caraïbes (CARICOM) sur des thèmes de politique
sécuritaire» qui s'est tenu du 22 novembre au 3 décembre 1999 à
l'Université des Antilles - atelier au cours duquel a été reconnue
l’étendue multidimensionnelle des thèmes de sécurité et où les
participants ont admis:
- La nécessité d'une activité économique viable sur le long
terme;
- Le lien étroit entre vulnérabilité de l'écosystème et
fragilité économique;
- La nécessité d'une présence et d'une visibilité sur la
scène internationale;
- L'importance accordée à la distribution des ressources aux
institutions et à la formation dans l'évaluation et le
regroupement des compétences.
Le Professeur Fergusson a indiqué que les
conclusions de l'Atelier s'étaient orientées vers la nécessité
d'une nouvelle approche dans la gestion d'une nouvelle sécurité
multidimensionnelle. Il a ajouté qu'en l'absence de modèles de
gestion connus, «il importait de redéfinir la gestion de la
sécurité de façon déterminante et mesurable, pour mieux saisir
l'essence fondamentale des menaces d'insécurité et les conséquences
de celles-ci». Les conclusions du Professeur Fergusson sont les
suivantes:
- Le principe d'une coopération entre systèmes de sécurité
devrait être privilégié;
- Le besoin de mettre en place des procédures de gestion
sous-régionales cohérentes semble évident;
- Les organisations internationales se trouvent au cœur de la
gestion de la sécurité des petits États;
- La nécessité d'une projet suivi, mis en place par l'académie
régionale pour diffuser et coordonner les initiatives
d'organisations/institutions régionales et internationales.
L'Ambassadeur Odeen Ishmael, représentant
permanent de la République de Guyana, s'est exprimé lors de la
réunion sur le poids de la dette nationale qui accable les économies
des petits États. Selon lui, les donateurs et les institutions
financières multilatérales devraient s'accorder sur un niveau
maximum du service de la dette fixé à 10% des revenus d'exportation,
notamment pour les pays pauvres fortement endettés, afin qu'ils
puissent dégager des fonds supplémentaires destinés au
développement de leur propre économie.
Dans une autre allocution, l'Ambassadeur Ishmael
s'est inquiété de l'augmentation du nombre de crimes violents et de
la multiplication des activités criminelles dans la région, accrue
par l'expulsion vers cette région de criminels étrangers venus des
pays développés. Pour faire face au développement de réseaux
organisés de criminels, il a sollicité l'aide des pays développés
pour former les officiers de police et des douanes.
M. Mario Rodriguez, Représentant suppléant du
Venezuela, a souligné l'importance de la coopération internationale,
garante de la sécurité des petits États insulaires. Selon lui, les
efforts de coopération entre petits États des Caraïbes doivent se
poursuivre et se concentrer, avec les pays d'Amérique latine, sur une
amélioration de leur confort économique, plutôt sur un recours
systématique à l’aide extérieure. Selon M. Rodriguez, certaines
lignes de conduite solides devraient être adoptées :
- Une étude définissant les mesures à mettre en place pour
permettre un regroupement des marchés caraïbes et
latino-américains;
- Une coopération militaire, en particulier dans le cadre de
programmes de lutte contre la drogue;
- La participation des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM)
aux réunions des Ministres de la Défense de l'hémisphère;
- Une participation accrue des pays de la Communauté des
Caraïbes (CARICOM) aux questions de sécurité continentale à
l'OEA.
L'Ambassadeur Denis Antoine, Représentant
permanent de la Grenade, s'est inquiété que, dans l'environnement
économique mondial actuel, les petits États soient traités comme de
petites entreprises dans un environnement commercial hostile. Il a
appelé les institutions financières multinationales, les organismes
de développement et autres partenaires décisifs à élargir et à
approfondir le rayon d'action de leurs interventions en considérant
les problèmes économiques, sociaux et environnementaux des petits
États. Il a ensuite identifié les domaines dans lesquels une aide
était requise: la formation, le tourisme, le trafic de stupéfiants,
l'atténuation des catastrophes naturelles et les technologies de
l'information.
M. Kevin Isaac, Représentant suppléant de
Saint-Kitts-et-Nevis, a relevé les incidences néfastes des
catastrophes naturelles sur les économies et l'environnement des
petits États de cette région. Des phénomènes comme les cyclones,
les glissements de terrain, les éruptions volcaniques et
l'élévation du niveau de la mer affectent négativement la
croissance économique et la stabilité de cette région, se
manifestant plus particulièrement à travers les difficultés
quotidiennes rencontrées par les populations et les familles.
Dans une présentation abordant le thème de la
vulnérabilité des petits États, M. Veejay Kalavakonda, analyste
financier à la Banque mondiale, a souligné l'absence de mesures et
les défaillances des systèmes d'assurance face aux situations de
catastrophes dans cette région, d'où les difficultés pour les
personnes ayant subi des pertes d'obtenir des dommages. Il a ainsi
identifié plusieurs facteurs de vulnérabilité, et parmi eux: a) les
sociétés faiblement capitalisées et entièrement dépendantes des
assureurs internationaux; b) l'absence de tarification calculée sur
les risques applicable aux ménages individuels et c) l'absence de
cadre législatif et de réglementations sur la construction. M.
Kalavakonda a préconisé l'application des mesures suivantes pour
réduire cette vulnérabilité:
- Moderniser le cadre législatif en matière d'environnement;
- Réorganiser le marché des assurances;
- Créer un fonds commun de catastrophes;
- Assurer les biens du Gouvernement;
- Entreprendre une étude afin de déterminer la possibilité
d'instaurer un système obligatoire d'assurance catastrophes.
M. David Bulbulia, Représentant suppléant de la
Barbade, a insisté sur la nécessité de déclarer la Mer des
Antilles zone de paix: le lien entre les terres des îles caraïbes et
la mer qui les entoure est essentiel, à tel point que la mer y
constitue un élément fondamental de l'espace vital. M. Bulbulia a
rappelé que les Chefs d'État et de gouvernement faisant partie de
l'Association des États des Caraïbes (ACS) s'étaient mis d'accord
en avril 1999 pour renouveler leurs efforts et faire de la Mer des
Antilles une zone spéciale, dans le contexte d'un développement
durable; cette initiative a requis une gestion intégrée de cette
ressource qu'est la mer. M. Bulbulia a invité les États à redoubler
d'efforts pour empêcher le transport maritime de déchets nucléaires
dans la région, tout comme cela avait été fait dans le domaine de
la prohibition des drogues.
Plusieurs interventions ont mis l'accent sur le
thème du commerce international, notamment par rapport à la Zone de
libre-échange des Amériques (ZLEA), à l'Organisation mondiale du
commerce (OMC) et des accords d'échange passés avec l'Union
européenne (UE), et de l'impact négatif que ces divers accords
pourraient avoir sur les petits États.
Mme Vilma McNish, Représentante
suppléante de la Jamaïque, a signalé qu'il convenait de traiter et
de résoudre les problèmes liés à l'intégration des plus petites
économies dans la ZLEA, afin de créer une économie continentale
homogène. La notion de petite taille a des conséquences sur la
croissance et sur la capacité d'adaptation aux changements
économiques. À ce titre, un traitement particulier devrait être
réservé aux économies de petite taille, qui participeront
majoritairement à la ZLEA, afin d'éviter toute marginalisation. Mme
McNish a soulevé la question de la validité des mesures classiques
d'encouragement de la confiance et de la sécurité pour traiter
l'environnement sécuritaire de la région des Caraïbes: elle a
suggéré que toute l'attention soit portée à l'extension et à la
conception d'une approche plus complète de la confiance - approche
qui tiendrait compte des préoccupations particulières des petits
États insulaires en matière de sécurité.
Mme Andrea Ewart, de l'Université de
Miami, a souligné que les petits États étaient pénalisés par
l'application des règles imposées par l'Organisation mondiale du
commerce (OMC). Les petits États sont en permanence confrontés à
des obstacles qui réduisent leur capacité à protéger leur
sécurité et leurs intérêts économiques. Mme Ewart a
fait remarquer que les petits États souffrent du manque de ressources
appropriées pour regrouper des experts du droit commercial et ne
bénéficient pas sur le marché d'un pouvoir suffisant pour appliquer
des mesures de rétorsion significatives. De fait, les petits États
n'ont pas eu la possibilité de participer réellement aux
négociations sur les Mécanismes de règlement des différends de
l'OMC. Afin d'accorder aux petits États toute l'attention qu'ils
méritent, Mme Ewart a proposé une approche procédurale
visant à «un traitement particulier et différencié» qui
obligerait les parties en conflit à résoudre leurs problèmes par
consultation plutôt que d'avoir recours au Panel de l'OMC.
Mme Cecily Norris, Représentante
suppléante de Saint-Vincent-et-des-Grenadines, a mis l'accent sur la
menace que présentait la libéralisation commerciale pour les bases
économiques des petits États. Se référant à l'exemple du conflit
actuel entre cultivateurs de bananes à l'OMC, Mme Norris a
indiqué que les paysans et d'autres citoyens étaient désormais
tentés de se lancer dans des activités de production de marijuana et
de transport transfrontalier de substances illicites, plus
rémunératrices que la culture des bananes. Elle a également
constaté que les traditions démocratiques des pays des Caraïbes se
trouvaient menacées par ce développement antagonique.
Selon M. Sidya Ould El Hadj, du Comité pour la
coopération de développement aux Caraïbes dépendant de la
Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes, en
dépit des modestes taux de croissance enregistrés par les pays des
Caraïbes dans les années 1990, le facteur taille constitue le
fondement de tous les autres éléments et détermine dans une large
mesure le progrès économique et social de ces pays. En effet, la
taille conditionne fortement les possibilités de production, qui
dépendent de ressources humaines, naturelles et financières
limitées. Ces pays sont par conséquent extrêmement dépendants des
importations nécessaires à leur production et à leur consommation ;
ils doivent également construire des routes, des ports, des
aéroports, des écoles, des hôpitaux et installer des équipements
de télécommunications pour leurs populations. Même si, a conclu M.
El Hadj, les petits États peuvent potentiellement bénéficier de la
libéralisation incessante de l'économie mondiale, ils auront besoin
d'aide et de temps pour maîtriser les handicaps structurels et les
faiblesses de leurs économies.
Dr Patrick Albert Lewis, Ambassadeur d'Antigua et
Barbuda auprès des Nations Unies, a cité un ensemble de problèmes
représentatifs de la vulnérabilité des petits États :
catastrophes naturelles, érosion des marchés, criminels expulsés
des États-Unis, problèmes de drogue tendant à générer des
pratiques de corruption, transport maritime de déchets dangereux sur
la Mer des Antilles, marginalisation des petits États dû à l'impact
de la mondialisation et à l'application de critères injustes (exemple:
P.N.B) par les institutions financières multilatérales pour fixer
les conditions d'accès aux financements et le niveau de financement
accordé. M. Lewis a soutenu que la mise en œuvre de programmes de développement
durable permettrait d'éradiquer la pauvreté chronique dont souffre
ces pays - condition essentielle de préservation de la paix et de la
démocratie. Il a plaidé pour une coopération entre les États
membres de l'OEA et a demandé à cette dernière de réagir plus
rapidement face aux réalités de cet hémisphère.
Dans sa présentation, M Carlyle Corbin, de
l'Université américaine des îles Vierges, a évoqué la situation
délicate des petits États non indépendants des Caraïbes, avant de
conclure que «la plupart des zones non autonomes du continent
endurent les mêmes problèmes de sécurité que les petits États
insulaires, et que nombreux sont les États souffrant d'un déficit
démocratique inhérent à l'inachèvement d'accords politiques et
constitutionnels ».
M. Ivan L. King, de l'Institut de politique
publique de l'Université George Mason, a suggéré de faire appel à
des ressources nationales inexploitées, par exemple le patrimoine
religieux/spirituel des sociétés, pour aborder des situations
conflictuelles et permettre ainsi à des jeunes de s'impliquer dans la
lutte contre le crime. Il a affirmé la nécessité de puiser dans les
ressources que constitue le tissu moral de nos sociétés.
L'Ambassadeur Ronald D. Godard, représentant
permanent adjoint des États-Unis, a souligné les efforts mis en
œuvre par son pays lors du Sommet des Amériques. Il a fait part de
la satisfaction des responsables américains quant aux progrès et à
l'esprit de coopération qui ont caractérisé les efforts déployés
pour traiter les problèmes de sécurité auprès des États des
Caraïbes et a signalé ce qui suit :
- Création d'une Commission interaméricaine sur l'atténuation
des catastrophes nationales;
- Aide humanitaire apportée par les États-Unis aux pays ayant
subi des dégâts suite aux cyclones Mitch et Georges, notamment
sous forme de fonds spéciaux destinés à la gestion de
l'environnement et à l'atténuation des catastrophes;
- Assistance technique aux petits États pour qu'ils puissent
remplir les obligations de la ZLEA;
- Prise en compte de la position des petits États impliqués dans
le conflit de l'OMC sur les cultures bananières;
- Tentative de création d'un programme de coopération pour
traiter le thème du transport des déchets nucléaires ;
- Mise en place d'un réseau de communication entre les États
membres de l'OEA, outil précieux servant à établir des
communications urgentes, surtout en situation de catastrophe
naturelle.
Mme Sandra Honore-Brathwaite,
Représentante suppléant de Trinité-et-Tobago, a fait part de
l'accord et du soutien de sa délégation sur des thèmes et des
initiatives visant à résoudre les problèmes de sécurité et à
réduire la vulnérabilité des petits États. Elle a tout
particulièrement apporté son soutien à la proposition de la
Jamaïque de porter une plus grande attention aux petits États et de
leur donner davantage de temps dans le cadre de leur intégration dans
la ZLEA. Concernant les relations entre les Caraïbes et l'Amérique
latine, Mme Honore-Brathwaite a signalé que de nombreux
accords avaient été signés avec des pays d'Amérique latine pour
promouvoir l'intégration de cette région, ceci en dépit des
antécédents historiques en matière de commerce dans les Caraïbes.
M. Luis Menendez Castro, Représentant suppléant
du Salvador, a précisé que les pays d'Amérique centrale s'étaient
identifiés aux petits États, en exprimant les mêmes inquiétudes.
Ces problèmes ne pourront être résolus de manière superficielle ou
à travers des discours: il importe que l'OEA et d'autres pays de
cette région prennent des mesures bien précises.
M. Martin Gomez Bustillo, Représentant suppléant
de l'Argentine, a exprimé son soutien à l'égard des petits États,
qui doivent bénéficier d'une attention particulière dans le cadre
du processus d'intégration, eu égard au caractère multidimensionnel
de la sécurité. La délégation a signalé que la réussite du
projet de sécurité continentale dépendrait de l'importance
accordée aux différentes réalités de chaque pays. Prenant les
catastrophes naturelles comme exemple, la délégation a souhaité
attirer l'attention des participants sur le rôle des casques blancs
argentins, représentatif des efforts réalisés en matière de
secours humanitaire dans l'hémisphère.
M. Luis Guardia, Représentant suppléant du Costa
Rica, a exprimé son soutien à l'égard des préoccupations des
petits États insulaires, ajoutant que le Costa Rica se trouvait dans
des conditions économiques similaires. Le Costa Rica se reconnaît
également dans les préoccupations formulées sur les menaces que
présentent les cyclones, les tremblements de terre et le trafic de
stupéfiants.
M. Carlos Crohare, Représentant suppléant du
Chili, a sollicité des réponses définitives aux préoccupations
exprimées par les petits États. Il a tout spécialement apporté son
soutien à la proposition de la Jamaïque de revoir les mesures
d'encouragement de la confiance et de sécurité pour tenir compte des
problèmes des petits États insulaires.
L'Ambassadeur Carlos Leite Barbosa, Représentant
permanent du Brésil, a confirmé le soutien de son pays pour apporter
des solutions adéquates aux problèmes des petits États insulaires.
Parmi les plus grandes menaces auxquelles sont exposés ces États,
l'Ambassadeur a cité les catastrophes naturelles, le trafic de
stupéfiants et les activités criminelles transnationales : leur
impact multidimensionnel exige qu'on y porte une grande attention. Il
a rappelé que le Secrétaire général de l'OEA avait formulé le
besoin de redéfinir le concept de sécurité continentale lors de la
Réunion de haut niveau qui s'est tenue à San Salvador en 1998. Il a
enfin signalé que la IVème Réunion des Ministres de la
Défense, prévue pour octobre 2000 au Brésil, sera l'occasion de
débattre du thème de la sécurité dans les petits États insulaires.
M. Renata Wielgosz, Représentant suppléant du
Canada, a déclaré que le Canada était sensible au rapport inhérent
entre mondialisation et préoccupations en matière de sécurité, en
raison des menaces d'ordre économique et des conséquences sociales
déstabilisantes que cela implique. C'est pour cette raison, a-t-elle
ajouté, que le Canada juge utile de créer «une nouvelle conception
humaniste pour accompagner la mondialisation ». M Wielgosz a
affirmé l'intention du Canada de travailler avec les partenaires
situés dans son l'hémisphère: de solides progrès doivent être
réalisés s'il l'on veut répondre aux préoccupations des petits
États insulaires, et cette démarche doit permettre de préparer
l'Assemblée générale de l'OEA qui aura lieu cette année et le
prochain Sommet des Amériques.
La Représentante du Royaume-Uni a assuré que son
pays apporterait son soutien aux petits États afin de les aider à
réduire leur vulnérabilité. Elle a précisé que le Royaume-Uni a
toujours entretenu d'étroites relations avec les Caraïbes et que son
pays tenait à poursuivre cette démarche d'amélioration des
rapports. La représentante britannique a salué les efforts de l'OEA,
soulignant les avancées de l'organisation par rapport au reste du
monde dans des domaines comme les programmes de lutte contre la
drogue.
L'Ambassadeur Peterson, Représentant de l'Union
européenne, a affirmé que cette organisation continuerait à
soutenir les petits États insulaires grâce à la Convention de Lomé
et qu'elle travaillerait au développement d'un programme commun de
promotion des valeurs démocratiques et des droits de l'homme.
Le lieutenant-colonel Edward H. Croft,
représentant des Forces de Défense d'Antigua et Barbuda, a
présenté un Système de sécurité régionale, en soulignant qu'il
ne s'agissait pas là d'une force de police, d'une force de
défense ou d'un corps permanent d'armée, mais plutôt d'un système
au sein duquel un Conseil des ministres chargés de la sécurité
prendrait toutes les décisions. Le lieutenant-colonel Croft a
expliqué que le fonctionnement de ce système reposait sur une
coopération entre les États membres dans des domaines tels que les
urgences nationales, les recherches et les secours, les services
d'immigration, la protection de la pêche, le contrôle des droits de
douane, le trafic de stupéfiants et la protection des installations
côtières et des zones économiques exclusives. L'Officier a reconnu
les contraintes liées au fonctionnement de ce système, ressources
limitées, navires vétustes, coûts élevés d'équipement, de
carburant et de maintenance - en précisant que ce système exercerait
un effet de dissuasion qui en confirmerait la valeur.
Général Thompson, président de l'Organisation
interaméricaine de défense (JID), a passé en revue quelques-unes
des actions menées par la JID pour mettre en place des mesures
d'encouragement de la confiance et de la sécurité dans le Continent
américain. Il a présenté le rapport d'un programme de simulation
des cyclones Micth et Georges, conduit en République dominicaine en
février 2000, et auquel des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM)
ont participé. Le général a ensuite salué les petits États
insulaires de la région, qui ont instauré de hauts standards dans
les domaines de la coopération de la sécurité
5.
Résumé des préoccupations
On peut résumer ainsi les préoccupations des
petits États insulaires en matière de sécurité:
- Économies menacées par le phénomène de mondialisation, car
entrées prématurément dans une arène internationale sans
pitié et féroce;
- Vulnérabilité financière engendrée par les mesures et
recommandations des institutions financières internationales et
l'exigence pour les petites économies d'appliquer des critères
économiques stricts;
- Fardeau du service de la dette, empêchant les petits États
d'utiliser le produit national et les revenus des échanges
internationaux pour un développement national;
- Menace constante et conséquences des catastrophes naturelles:
destruction écologique et environnementale, entraînant une
redistribution de ressources déjà rares pour assurer la
reconstruction et subvenir aux besoins vitaux des populations;
- Menaces crées par l'élévation du niveau de la mer et
l'utilisation abusive de l'environnement marin, notamment la
pollution et le transport de déchets nucléaires et autres
substances dangereuses Commerce incessant et croissant de
substances illicites, notamment à l'origine de : (i) actes
de crime, de violence et de corruption, (ii) destruction de la
base des ressources humaines de la région, (iii) détournement de
ressources substantielles nécessaires dans des secteurs de
développement licites et (iv) augmentation de l'insécurité dans
ces régions.