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Discours

REPRÉSENTANT PERMANENT DU BRÉSIL, L’AMBASSADEUR OSMAR CHOHFI
TRANSFERT DE LA PRÉSIDENCE DU CONSEIL PERMANENT DE L’OEA - ALLOCUTION DU NOUVEAU PRÉSIDENT DU CONSEIL PERMANENT, LE REPRÉSENTANT PERMANENT DU BRÉSIL, L’AMBASSADEUR OSMAR CHOHFI

8 janvier 2009 - Washington, DC


Monsieur le Secrétaire général,

Messieurs les représentants permanents,

Monsieur l’Ambassadeur du Brésil aux États-Unis d’Amérique,

Monsieur le Secrétaire général adjoint,

Messieurs les secrétaires et autres membres du Secrétariat,

Mesdames et messieurs, mes amis,


C’est pour moi un honneur et une satisfaction particulière que d’assumer pour le Brésil en cette occasion la présidence du Conseil permanent, l’instance de l’Organisation des États Américains qui joue, en vertu des mandats émanés des assemblées générales, un rôle fondamental dans le développement et la mise en œuvre de l’agenda politique et de la coopération du Continent américain.

Notre région a été récemment la scène d’événements importants en matière de renouvellement politique. Dans ce contexte, les initiatives de concertation et de coopération dans divers domaines et structures se sont multipliées. L’OEA doit s’avérer pertinente dans le déroulement de ce processus. Il est indispensable qu’elle s’efforce de se mettre à jour et démontre qu’elle est en mesure de relever les défis qui découlent de cette réalité en mutation et des aspirations prévalant dans notre région. Il faut se référer ici notamment aux défis qui consistent à mettre au point un programme positif, à enrichir l’agenda démocratique d’une perspective sociale et à rendre à l’Organisation sa qualité de tribune effective représentant tous les pays du Continent américain.

Au cours du premier semestre de 2009, il se déroulera une série d’événements d’une grande importance pour l’Organisation, notamment le Cinquième Sommet des Amériques à Trinité-et-Tobago en avril et la Trente-neuvième Session ordinaire de l’Assemblée générale, au Honduras, en juin. Nous devons nous appliquer à mener les négociations pertinentes avec empressement, tout en étant sûrs de nos objectifs. Il est essentiel que nous établissions des priorités dans nos activités et que nous cherchions à nous concentrer sur les questions et les décisions véritablement pertinentes, en évitant le saupoudrage des efforts et la multiplication des initiatives bureaucratiques. Le volume ne n’offre pas de garantie de la qualité. Au contraire, il peut nous conduire à la perte d’importance.

Les avantages que l’Organisation offre à notre région sont nombreux et importants. La Charte de l’OEA et la Charte démocratique interaméricaine reflètent un consensus sur des principes, des buts et des normes régissant la coexistence entre les États membres, dont la valeur est incontestable et dont la validité s’est avérée extraordinaire et durable. Le patrimoine juridique de l’OEA est irremplaçable et a été une source de référence et d’appui pour les délibérations qui se sont déroulées au sein d’autres tribunes ainsi que pour les décisions qui y ont été adoptées. Dans son application pratique, ce patrimoine a contribué au renforcement des institutions démocratiques, au respect de la souveraineté, de l’auto-détermination et des normes de non-ingérence, de même qu’à la promotion d’initiatives de coopération multiples et variées, à la solution ou à la réduction de problèmes bilatéraux ainsi qu’à la réduction de tensions à l’intérieur d’États membres. Sans prétendre être exhaustif, j’aimerais mentionner, également, le rôle particulier de l’OEA dans la réalisation de missions d’observation d’élections et dans la promotion et la protection des droits de la personne, domaines d’action essentiels au renforcement de sociétés démocratiques.

L’idéal démocratique prospère et se renforce dans notre Continent. Les institutions démocratiques, qu’il faut continuer de préserver et de consolider, impliquent nécessairement l’encouragement d’une plus grande inclusion et d’une plus grande justice sociale. C’est là une condition essentielle à la concrétisation intégrale de la démocratie. C’est pourquoi les questions sociales acquièrent une signification particulière dans l’agenda de l’Organisation, en harmonie avec les tendances politiques prépondérantes à notre époque et les aspirations légitimes de nos sociétés.

Dans ce contexte, je désire souligner deux instruments en cours de négociation qui méritent notre attention prioritaire. Ce sont la Charte sociale des Amériques et la Convention interaméricaine contre le racisme et toutes les formes de discrimination et d’intolérance. La première viendra compléter et étendre les valeurs et principes contenus dans la Charte démocratique interaméricaine. La deuxième vise à créer une culture d’inclusion, d’égalité et de tolérance chez nos peuples, grâce à l’établissement de paramètres communs destinés à renforcer la prévention de toutes les formes de discrimination dans le Continent et à lutter contre elles. Pour ce qui est des questions sociales et de l’élargissement du partenariat, ces deux instruments serviront également à renforcer la sécurité dans la région, dans sa perspective multidimensionnelle, telle qu’elle a été consacrée dans la Déclaration de Bridgetown, en 2002, et consolidée dans la Déclaration sur la sécurité dans les Amériques, l’année suivante.

Il est de bon augure que, dans la réalisation de ses objectifs, on a récemment appris que l’Organisation continuera de bénéficier du leadership lucide et ferme du Secrétaire général José Miguel Insulza. Sa décision de continuer à diriger le Secrétariat général de l’OEA contribuera à revitaliser et à renouveler l’Organisation, en lui permettant de jouer un rôle important dans la coexistence des pays du Continent américain. J’accorde une importance spéciale au fait de recevoir la présidence de mon ami l’Ambassadeur Reynaldo Cuadros Anaya, Représentant permanent de la Bolivie, étant donné que sa présidence a été empreinte des principes d’humanité et de solidarité, que nous apprécions tous. Je lui souhaite tout le succès professionnel et tout le bonheur personnel dans cette nouvelle étape.

Je compte exercer la présidence du Conseil permanent dans un esprit toujours ouvert au dialogue, en cherchant à tirer profit des contributions et des suggestions de tous les représentants permanents, que je remercie de leur présence, ainsi que toutes les personnes ici présentes. Monsieur le Secrétaire général, vous pouvez compter sur mon soutien sans limites pour faire progresser l’agenda de notre Organisation.

Merci beaucoup.