Les États doivent s'efforcer pour mettre fin à la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre

16 mai 2024

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Washington, D.C. / Genève – La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) conjointement avec un groupe de personnes Rapporteuses spéciales, d'Experts et d'Expertes indépendantes et de Groupes de travail des Nations Unies commémorent la journée internationale contre l'homophobie et la transphobie. Ces organes chargés des droits humains appellent les États à redoubler d'efforts pour mettre fin à la discrimination et à la violence systémiques fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre. Ils ont publié la déclaration commune suivante :

La Journée internationale contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie (IDAHOBIT), qui a lieu le 17 mai, est une célébration de la diversité sexuelle et de genre. Le 20e anniversaire de cette année est l'occasion de saluer les progrès accomplis et d'attirer l'attention sur la violence et la discrimination dont sont victimes les personnes en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre.

Le 10 décembre 2023, le monde a célébré le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. La promesse fondatrice de la déclaration : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits », a été une lueur d'espoir et un cri de ralliement pour ceux qui subissent la violence, la discrimination et l'inégalité dans le monde entier.

Le thème de la journée IDAHOBIT de cette année : « Ne laissons personne de côté : égalité, liberté et justice pour tous.tes » évoque ce principe fondamental d'égalité et fait également allusion à la promesse centrale et transformatrice du Programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations Unies et de ses objectifs de développement durable, à savoir « Ne laisser personne de côté ».

Le 17 mai est l'occasion de célébrer les avancées significatives réalisées en matière d'égalité à travers le monde, telles que l'extension de la reconnaissance légale des genres, la dépénalisation des relations consensuelles entre personnes de même sexe et la reconnaissance des unions légales. Cette journée est également l'occasion de réfléchir à la violence, à la discrimination et aux discours de haine fondés sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre, et de redoubler d'efforts pour y mettre un terme.

Malheureusement, la discrimination systémique et la menace ou l'expérience directe de la violence restent une dure réalité pour de nombreuses personnes dans le monde, ce qui compromet la réalisation de leurs droits humains, y compris le droit au développement, les personnes LGBT étant confrontées à des risques accrus d'être tuées arbitrairement, y compris par des exécutions arbitraires sanctionnées par l'État dans certains pays. La prolifération de lois et de politiques qui restreignent les libertés fondamentales d'expression, de réunion pacifique et d'association, souvent accompagnées d'une rhétorique hostile issue de l'intolérance et du sectarisme, est particulièrement préoccupante.

Les restrictions imposées à l'expression publique de l'identité, en particulier dans un contexte de réduction de l'espace de la société civile, contribuent à créer un environnement dans lequel la violence et la discrimination se développent en toute impunité. Cette situation est aggravée par la criminalisation continue des relations consensuelles entre personnes de même sexe dans plus de 60 États membres des Nations Unies.

Les personnes socialement et économiquement marginalisées, notamment sur la base de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre, sont plus susceptibles d'être confrontées à des vulnérabilités spécifiques liées à l'absence de domicile, aux risques de pauvreté, aux risques d'exposition à la pollution, à la dégradation de l'environnement, aux effets et aux substances toxiques du climat, ainsi qu'aux effets structurels qui en découlent. Il est particulièrement préoccupant le cas des personnes confrontées à d'autres formes de discrimination, telles que les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, les personnes d'ascendance africaine, les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays, les minorités, les personnes autochtones, les migrants, les réfugiés et les personnes dans des situations de conflit armé.

Cette journée est désormais célébrée dans plus de 130 pays et est officiellement reconnue par plusieurs États et institutions internationales. Il y a lieu de se réjouir des progrès accomplis au cours des deux dernières décennies. Nous appelons les États à défendre la dignité inhérente à toutes les personnes, sans distinction, en s'attaquant aux causes profondes de la discrimination et de la violence. Mesuré à l'aune de l'objectif « Ne laissons personne de côté : égalité, liberté et justice pour tous.tes », il nous rappelle également l'ampleur du travail qui reste à accomplir par toutes les parties prenantes, y compris les entreprises, pour mettre fin à la violence et à la discrimination à l'encontre de tous les individus en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre.

La CIDH est un organe principal et autonome de l'Organisation des États Américains (OEA) dont le mandat émane de la Charte de l'OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l'homme. La Commission interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de l'homme et de servir, dans ce domaine, d'organe consultatif de l'OEA. La CIDH est composée de sept membres indépendants, élus à titre personnel par l'Assemblée générale de l'OEA et qui ne représentent pas leurs pays d'origine ou de résidence.

No. 105/24

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