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Communiqué de presse


À son retour d’Haïti, le Secrétaire général a déclaré : « Il faut que toute l’aide acheminée soit bien coordonnée »

  28 janvier 2010

À son retour d’une visite de deux jours en Haïti, le Secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA), José Miguel Insulza, a qualifié la destruction de Port-au-Prince, causée par le séisme du 12 janvier dernier, « d’impressionnante » et « d’expérience épouvantable ». Cependant, il a également souligné la volonté du peuple haïtien de reconstruire son pays et il a signalé que l’aide internationale jouait un rôle essentiel pour secourir les victimes et maintenir l’ordre.

« Il n’y a pas une seule rue qui n’ait perdu un nombre important d’édifices. La quantité de bâtiments qui se sont complètement effondrés ou qui sont encore debout mais doivent être démolis est impressionnante », a déclaré le Secrétaire général dans son rapport oral au Conseil permanent de l’Organisation qui s’était réuni pour en prendre connaissance lors d’une séance extraordinaire tenue au siège de l’OEA à Washington, D.C.

« Ce séisme a été la pire catastrophe naturelle de notre temps » a-t-il dit tout en ajoutant que la population était encore traumatisée par l’expérience qu’elle avait vécue et par la crainte de nouvelles secousses. Toutefois, le Secrétaire général a souligné le fait que les Haïtiens tenaient à s’atteler immédiatement à la reconstruction de leur pays. « Le peuple haïtien veut vivre, veut que cette tragédie soit une incitation à reconstruire le pays mieux qu’avant. Il veut être maître de son destin et reconstruire son pays ; j’espère que nous pourrons l’aider à le faire ».

Le Secrétaire général a salué « les énormes efforts » que déploient beaucoup de pays – parmi lesquels un grand nombre d’États membres de l’OEA – et les organisations régionales comme la Fondation panaméricaine de développement (FONPAD) et l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS). « Je reviens avec le sentiment que les efforts que nous réalisons en valent la peine » a-t-il affirmé tout en exhortant chacun à poursuivre ses efforts. « L’important est de continuer à fournir de l’aide parce que cette situation d’urgence durera pendant des mois, voire des années », a-t-il ajouté.

Le chef de l’OEA a rappelé l’urgence de trouver des solutions pour les orphelins et les enfants abandonnés, les malades qui ont été autorisés à sortir des hôpitaux, ainsi que pour les centaines de milliers de sans-abri qui dorment encore dehors, alors que la saison des pluies commencera dans deux mois.

Par ailleurs, le Secrétaire général a souligné qu’il fallait améliorer la coordination entre les organisations internationales, les gouvernements et les organisations non gouvernementales, en particulier en ce qui a trait à la distribution de l’aide. Tout doit se faire sous la direction du gouvernement d’Haïti qui possède « de grands dirigeants », dotés de « grandes compétences », en la personne du Président René Préval et en celle du Premier ministre Jean-Max Bellerive.

Quant à l’avenir, le Secrétaire général a appuyé les conclusions de la Conférence préparatoire tenue récemment à Montréal qui visent à charger la Mission des Nations Unies en Haïti de la coordination de l’aide d’urgence, ainsi que la création d’un fonds avec le concours de multiples organismes et d’une agence multilatérale pour la reconstruction. Ces mesures devraient être mises en œuvre lors de la Conférence qui se tiendra à New-York en mars prochain.

Insulza a précisé qu’il fallait que les États des Amériques parviennent à une proposition coordonnée avant la tenue de cette réunion décisive pour la reconstruction d’Haïti et qu’il serait opportun, pour ce faire, de convoquer une Réunion de consultation des ministres des affaires étrangères du continent en République dominicaine, au cours de laquelle chaque État prendrait des engagements clairs sur ses propres initiatives, avec la coordination de l’OEA.

Référence : F-028/10