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Pr�sent
et
avenir
de
la
Cidip
Le probl�me de base
et fondamental... |
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LA
CIDIP ET LES AUTRES FORUMS CODIFICATEURS
(Observations
formul�es par Diego P. Fern�ndez Arroyo, invit� sp�cial de
l�OEA)*
10.
Il s�agit d�un sujet controvers� qui a souvent �t�
utilis� de fa�on int�ress�e ou, � tout le moins, sans suivre
de crit�res homog�nes. On a vu ainsi qu�en ce qui concerne la
CIDIP VI, l�argument de la �duplication des efforts�/
a �t� utilis� maintes fois pour enlever de l�int�r�t au th�me
de la pollution transfrontali�re, alors que c�est tout juste si
l�on a que le sujet des garanties est trait� dans tous les
forums internationaux. Or, en g�n�ral, on peut accepter que la
prolif�ration de conventions internationales sur un sujet donn�,
au lieu d�aider � la r�solution des probl�mes dont il est
question, cr�e g�n�ralement des situations de confusion et,
bien souvent, d�ins�curit� juridique. Je l�ai affirm�
souvent dans mes travaux sur le DIPr interam�ricain et le DIPr du
MERCOSUR. Il ne s�agit toutefois pas d�une v�rit�
universelle ni absolue. Au contraire, il faut y apporter un
certain nombre de nuances fondamentales.
11.
Avant tout, il faut tenir compte du fait que la pr�tendue
opposition dialectique entre r�gionalisme et universalisme cache
une tromperie, �tant donn� que ces termes ne sont pas
comparables et, par cons�quent, qu�il ne peut exister de v�ritable
choix entre l�un et l�autre en tant qu�attitude g�n�rale
et, en bonne mesure, pas non plus en ce qui a trait � des sujets
concrets. Si l�on pousse les arguments � l�extr�me, aucun
sujet ne peut �tre pens� en termes r�gionaux, et moins encore
� l��poque � laquelle nous vivons. L�arbitrage commercial
international ou l��enl�vement� de mineurs par l�un des
parents (pour nommer deux sujets abord�s par la CIDIP ainsi que
par des forums � vocation �universelle� � les guillemets sont
tr�s importants dans ce cas � pr�sentent des caract�ristiques
plus ou moins similaires partout dans le monde, tellement qu�il
devient tr�s difficile, et �galement inutile, de chercher un
profil �am�ricain� relativement � ces sujets. Et quand ces
sujets ont fait l�objet de discussions � la CIDIP, certains ont
attir� l�attention sur l�existence des travaux de l�ONU et
de la Conf�rence de La Haye, respectivement. Cependant, les
textes de la CIDIP sur ces sujets n�ont pas �t� superflus et
ont eu une incidence consid�rable. La Convention d�arbitrage de
la CIDIP I a �t� sign�e par 17 �tats! Il n�y a rien de mal
au fait que la CIDIP profite du travail des autres institutions de
codification. Il en est d�ailleurs ainsi pour les l�gislateurs
de tous les pays: plus ils travaillent de fa�on s�rieuse et plus
ils consultent de solutions de droit compar�, tant d�autres
pays que de forums internationaux. L�important est que les
normes qu�adopte la CIDIP servent d�une fa�on ou d�une
autre aux �tats membres. Et ceci est valide pour n�importe quel
sujet. L�id�e r�p�t�e bien des fois concernant la suppos�e
universalit� des th�mes �commerciaux� a �t� d�mentie par la
r�alit�. Toutes les organisations d�envergure r�gionale ont
�labor�, �laborent et appliquent des normes � caract�re
commercial.
12.
Il y a encore une donn�e d�un grand int�r�t: les EM,
surtout les pays latino-am�ricains, ont tendance � voir la CIDIP
plus proche, plus �� eux� que tout autre forum de codification
du DIPr. L�explication en est assez simple: � l�OEA, tous les
EM ont droit de parole et de vote pour discuter de n�importe
quel mot figurant dans un texte de la CIDIP (il reste � voir
s�il l�utilisent ou non); par contre, la participation des
pays am�ricains (en particulier celle des pays latino-am�ricains
et des Cara�bes) aux autres forums (Conf�rence de La Haye,
UNIDROIT, UNCITRAL) est plus limit�e. Ce n�est pas une question
de peu d�importance. Et son importance cro�t si l�on regarde
un peu ailleurs. Tandis qu�en Am�rique nous semblons avoir
une esp�ce de complexe (comme je l�ai dit plus haut, en g�n�ral
cet argument a �t� utilis� de fa�on int�ress�e ou, du moins,
sans homog�n�it�) pour traiter des sujets � l�ordre du jour
dans les forums � vocation �universelle�, dans l�Union europ�enne
ils r�glementent toutes les questions de DIPr que l�on puisse
imaginer: contrats, dissolution du mariage, insolvabilit�,
responsabilit� relativement � des dommages, notifications, etc.,
dans un processus singulier dans lequel l�Union europ�enne a
assum�, � partir de l�entr�e en vigueur du Trait�
d�Amsterdam (le 1er mai 1999), la comp�tence pour l�gif�rer
en mati�re de DIPr.
En
r�alit�, de fa�on tr�s g�n�rale, je crois qu�au fond de
toute cette question il y a possiblement un probl�me de
perspectives. Je fais allusion au fait qu�au lieu de poser le
probl�me dans des termes tels que �duplication des efforts� ou
�compatibilit� ou incompatibilit�, il serait peut-�tre plus
appropri� de le faire en fonction des apportations �ventuelles
des travaux des autres forums de codification (principalement la
Conf�rence de La Haye, UNIDROIT et UNCITRAL) � la codification
interam�ricaine, et du profit que la CIDIP peut tirer de ces
travaux dans l��laboration des normes qui conviendront le mieux
aux besoins actuels de la r�gion. La communication avec ces
institutions n�est pas difficile du tout, bien au contraire. On
pourrait m�me choisir dans chacune d�entre elles un
interlocuteur concret et/ou un PRC responsable de ce lien.
Tout
ce qui pr�c�de entra�ne qu�il est inadmissible de vouloir
appliquer � la CIDIP le raisonnement (et encore moins les cons�quences
de ce dernier) qu�Omar est dit avoir utilis� pour justifier
l�incendie de la biblioth�que d�Alexandrie. Transpos� �
notre th�me, ce raisonnement serait le suivant: si les
conventions interam�ricaines contiennent les m�mes solutions que
celles des organismes codificateurs d�envergure ou � vocation
universelle, elles sont de trop (donc il faut les br�ler); si
elles comportent des solutions divergentes elles sont � sacril�ges �,
elles ne suivent pas le vrai chemin du DIPr (il faut donc �galement
les br�ler).
Les id�es �bauch�es ici sont d�velopp�es dans ma
contribution au Liber Amicorum J�rgen Samtleben, r�cemment
paru.
.
En
g�n�ral, on parle du risque de duplication des efforts quand
un sujet propos� comme �tant codifiable dans le cadre de la
CIDIP fait d�j� l�objet de travaux pr�paratoires dans le
m�me sens dans un forum d�envergure ou � vocation
universelle ou, � plus forte raison, quand il existe dans ces
derniers un texte approuv� sur ledit sujet.
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